Plaidoyer pour une agriculture résiliente au Togo

 Plaidoyer pour une agriculture résiliente au Togo

L’ONG AREJ relève le défi du changement climatique et ses impacts sur la productivité

L’Oeil d’Afrique, le 14 juillet 2022
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Grâce à la mise en valeur d’un forage acquis par le biais d’un don gracieux du gouvernement togolais, à l’issue du récent Conseil des Ministres tenu dans la région des savanes, L’ONG Action Réelle sur l’Environnement, l’Enfance et la Jeunesse (AREJ) relève un défi important dans l’agriculture en produisant du maïs hors saison dans une zone aride.

Des épis de maïs récoltés en Juillet 2022 à la ferme de Frère Jacques à Cinkassé

Dans l’extrême nord du Togo, le climat est caractérisé par l’avancée du désert, une réalité qui pénalise les producteurs agricoles et aggrave l’exode rural, avec au bout du compte un cycle infernal de pauvreté endémique. Mais cette situation ne peut pas être une fatalité, c’est ce qu’un seul homme a décidé depuis bientôt 24 années de démontrer en révolutionnant les techniques agricoles, grâce à une connaissance maîtrisée de causes qui rendent les champs improductifs.

Une stratégie d’irrigation par forage adoptée par AREJ

En effet, Jacques Nametougli ou Frère Jacques, Ingénieur agronome de formation et Promoteur de l’AREJ fait de la maîtrise de l’eau, la clef de voûte du solutionnent de la sécheresse dans cette région. Il a réussi non seulement à faire des émules en formant des jeunes, mais aussi en œuvrant pour la disponibilité de produits vivriers dans cette zone supposée aride.

Vue partielle du champ de maïs de AREJ qui s’étend sur 15hectares à Cinkassé

Ainsi, durant les moments de rares pluies, des saisons torrides, la ferme de Jacques est arrosée au point qu’il a réussi à créer une véritable oasis de verdure dans son centre. Une réussite qui a suscité l’attention du gouvernement togolais qui lui octroie un forage, après une visite sur les lieux.

Et comme par enchantement, Jacques en fait une opportunité pour développer une culture de maïs hors saison en zone désertiques. Ce faisant, la région ne manque pas de maïs frais, en ces temps où les pluies se font rares: de mai à juillet 2022, seulement deux pluies. Et les bénéficiaires directes sont des femmes qui, selon la saison, trouvent à faire pour nourrir leurs familles.

Des jeunes filles et femmes du milieu venues acheter au centre AREJ des épis de maïs pour la revente

Déjà, la ferme Jacques donne donc un ton à ce qui peut être fait lorsque les politiques publiques s’engage dans le développement. Ainsi par ce forage du gouvernement, les impacts positifs sont mesurables et ce dans la durée.
C’est ici l’occasion pour AREJ de témoigner de vive voix tous ses reconnaissances au gouvernement pour les efforts de développement dans l’agro-écologie.
Et comme un seul arbre ne fait pas la forêt, le plaidoyer de Jacques va en faveur des autres fermes des cantons et régions arides. Il souhaite voir un projet qui prend en compte les besoins en eau, à l’instar des zones agricoles (ZAAP) récemment mises en place au Togo.

Une partie du sarclage se fait avec l’appui des boeufs élevés par Frère Jacques

Pour AREJ, cette ONG membre de l’Union des ONG du Togo (UONGTO), la lutte réelle pour l’atteinte des volets 1 et 2 des Objectifs de Développement Durable passe obligatoirement par la maîtrise de l’eau dans l’agriculture au Togo, la formation et la réinsertion professionnelle des jeunes. Il donne ainsi le ton de ce qui peut être fait de l’action conjuguée, avec l’intervention des forces publiques auprès des fermiers sur des besoins précis, occupant une superficie de plus de 15 hectares à Komologo dans la corne de la carte géologique du Togo, dans cette zone des trois frontières (Togo-Ghana- Burkina).

L’élevage des porcs dans la ferme de Frère Jacques permet l’enrichissement du sol avec du compost à partir de défécation des animaux
compost organique en composition

AREJ allie théorie et pratique, élevage et culture, ce qui lui permet de recueillir des stagiaires venant des universités privées et publiques pour un renforcement de capacités.

Retour sur les lieux où tout a commencé, il ya 24ans, à Cinkassé, dans le canton de Bouadè

Tout compte fait, l’ONG AREJ, membre de la faîtière UONGTO reflète le savoir faire, des années d’expertise issues de la capitalisation des étapes d’évaluation de ce projet qui a pris source depuis le canton de Bouadè.

Reportage de l’Expert AYEGNON Kossi et YERIMA Amidatou

L'OEIL D'AFRIQUE

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