Trouver une alternative adéquate pour contrer le terrorisme et l’extrémisme violent en Afrique de l’ouest et dans le bassin du Lac Tchad

Des experts en concertation au Ghana

L’OEIL D’AFRIQUE, le 07/12/2023
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“Unifier pour la stabilité : Extrémisme violent sur fond d’incertitudes politiques en Afrique de l’ouest et dans le bassin du Lac Tchad” c’est le thème de la conférence régionale qui a réuni durant 2 jours à Accra, la capitale ghanéenne, des spécialistes chercheurs et praticiens venus de l’Afrique de l’Ouest, du Tchad et du Bénin. On pouvait noter également les représentants de l’UNOWAS, de l’Union Africaine, de la Force en Attente et de l’Initiative d’Accra.
La rencontre qui a débuté le 05 décembre 2023 à l’hôtel Labadi Beach vise à créer un cadre de concertation pour les experts, décideurs politiques, acteurs internationaux et régionaux intervenant dans le domaine de consolidation de la paix, la prévention des conflits et l’extrémisme violent ainsi que les acteurs internationaux, régionaux et locaux afin d’échanger des informations, des expériences et des bonnes pratiques en matière de prévention et de lutte contre l’extrémisme violent face aux incertitudes politiques en Afrique de l’Ouest et dans le bassin du Lac Tchad.

Au nombre des experts conviés, le Togolais Félix Aklavon fait figure. Invité en tant que praticien des questions de sécurité et paix, il a, à l’occasion, estimé que:

«sans une action concertée et coalisée des différents acteurs (militaires, organisations de la société civile, organisations internationales et régionales ….) il sera difficile d’arriver à bout du terrorisme. Pour l’Expert Félix Kokou Aklavon, beaucoup d’initiatives ont été menées en 15 ans dans le Sahel sans résultat tangible du fait du manque de collaboration et de coordination. On notait même une sorte de concurrence entre les différents acteurs».

En effet, ladite conférence qui bénéficie du financement de l’Union Européenne est une initiative du Consortium du Réseau Recherche et Action pour la Paix (Recap), réseau initié par le consortium : West Africa Network on Peacebuilding (WANEP), le Stockholm International Peace Research Institute (SIPRI), and the Danish Refugee Council (DRC). Il s’agit pour les participants de mener de réflexions pouvant aboutir sur des options non encore envisagées, à même de servir comme solutions innovantes ou meilleures pratiques qui pourraient influencer la prise de décision en terme de politique régionale et nationale en matière de gestion pacifiste des conflits ou d’extrémisme violent.

En réalité, face à l’extrémisme violent qui sévit depuis un certain temps dans le sahel, en Afrique de l’ouest et le bassin du lac Tchad, les mécanismes d’alerte et de lutte contre ces violences s’avèrent de jours en jours affaiblis voire impuissants face aux nouvelles contingences. Il sied de pouvoir les actualiser, les renforcer. Et c’est à cet exercice que se sont prêtés durant 2 jours, ces éminences rompus à la tâche, qui devront susciter des interrogations pratiques, des discussions intellectuelles et politiques afin de trouver des solutions collectives à la menace sans cesse croissante.

Il est prévu au cours de la conférence, des présentations thématiques d’experts (militaires et civils), des tables rondes, des séances de travail en groupe, partage interactif d’expériences institutionnelles avec la contribution d’éminents conférenciers invités et des experts issus de la société civile, des armées, du monde universitaire, des institutions nationales, régionales et internationales.

L’on compte parmi les personnalités ayant fait le déplacement, l’éminent Ibn Chambas qui, à l’ouverture, a fait pendant plus de 30 minutes et sans langue de bois, une analyse diagnostique de la situation dans les deux régions, les forces et faiblesses des différentes initiatives et dressé des pistes de solutions fondées sur sa longue expérience dans la région.

Il faut rappeler que le diplomate Ibn Chambas était le représentant du Secrétaire Général des Nations Unies en Afrique de l’Ouest et actuel ambassadeur de l’initiative «Faire Taire les Armes» de l’Union Africaine.

Yerima Amidatou