Des acteurs du secteur minier sensibilisés sur les VBG dans ce secteur
L’ŒIL D’AFRIQUE, LE 05 JUIN 2024 +22890214293/92178279 Des parties prenantes impliquées dans l’élimination des VBG/VFF se sont vu présenter le rapport d’enquête sur les Violences à l’égard des femmes et des filles dans le secteur minier, rapport élaboré par l’association des femmes du secteur minier ou en Entreprise du Togo (AFEMET), dans le cadre du projet “Élimination de la Violence à l’Egard des femmes et des filles dans le secteur minier en Afrique (EVEFMinAf). Ce projet porté par l’Association of Women in Mining in Africa (AWIMA) est financé par CARE International dans le cadre du mouvement ” Féministes en Action”.
Une trentaine de participants composés de représentants d’administration publique, d’industries extractives et organisations de la société civile ont donc pris part ce mardi 04 Juin 2024 à l’atelier de sensibilisation sur les #VBG dans le secteur minier. Une plateforme offerte pour non seulement analyser les subtilités des VFF existants ou possibles présentées dans le rapport, mais aussi pour échanger et faire l’état des lieux des dispositifs juridiques existants en matière de lutte contre les violences sexistes, et au cas échéant, en faire un plaidoyer.
“Le projet Élimination de la Violence à l’Egard des femmes et des filles dans le secteur minier en Afrique (EVEFMinAf) dont l’intitulé porte déjà l’objectif,” éliminer la VBG dans le secteur minier ” a réalisé une enquête approfondie dans 5 pays cibles notamment au Togo, au Bénin, en RD Congo, au Cameroun et Madagascar pour montrer l’état de la violence notée ou possible dans le secteur minier. Dans cette enquête, les répondants ont estimé que les harcèlements sexuels sont les plus récurrents dans les grandes mines sur la base des appréhensions “Oui j’ai été harcelée pour certaines, et Non, moi non mais je pense que cela peut être possible. Aussi, des gens ont-ils doigté comme facteur aggravant la pauvreté, la précarité de l’emploi, l’instabilité, l’éloignement des sites miniers entre autres” Dr Rosine Abalo, Présidente de Afemet, chargé de la mise en œuvre du projet EVEFMinAF.
Dr Rosine Abalo, Présidente de Afemet, chargé de la mise en œuvre du projet EVEFMinAF.
Il faut relever que les travaux dudit atelier ont débuté par une présentation de Mme Daboya Touré Fredos, Coordinatrice Pays du projet qui a circonscrit comment est né ce projet piloté par AWIMA et qui cible 5 pays bénéficiaires dont le Togo. Elle a également expliqué que
“le 25 novembre a été institué journée internationale contre les violences faites aux femmes. Comme ces violences sont nombreuses et diverses, un seul jour ne suffit pas pour en parler ; ainsi le 25 de chaque mois est consacré Journée orange, c’est-à-dire journée de sensibilisation et de prise de mesures pour éliminer la violence à l’égard des femmes et des filles. Le ruban blanc symbolise notre engagement à éliminer ces violences” Mme Daboya Touré Fredos, Coordinatrice Pays
Mme Daboya Touré Fredos, Coordinatrice Pays du projet, au tout début de l'atelier
L’animation a été assurée par deux formateurs notamment M. Abalo Alaye et Mme Adiho Peace. Il a été relevé l’adoption du changement transformatif du genre comme stratégie pouvant aboutir à l’autonomisation des femmes, une voie menant à la réduction des violences à leur endroit.
“Nous avons exposé dans cet atelier 3 parties. En premier, l’état des lieux. Ce point a permis de décortiquer les différentes violences que nous pouvons recenser au Togo. Il faut dire que bien avant cela, des enquêtes ont été élaborées au Togo et ont abouti à la rédaction d’un rapport que nous avons vulgarisé au sein des parties prenantes ce jour. Ce rapport a permis de constater les différentes violences et de voir s’il y’a un arsenal juridique sur la thématique, et si OUI, comment cela est perçu par les acteurs.” Alaye Abalo, Expert en économie, genre et entrepreneuriat.
Alaye Abalo (au micro) Expert en économie, genre et entrepreneuriat
En effet, “la femme comme être humain à part entière, le respect de ses droits permet aux cultures d’évoluer et à la communauté de gagner, parce que lorsque la femme est autonome, c’est toute la famille qui gagne”. Mme Adiho explique donc la démarche des modules qu’elle a dispensés lors de l’atelier.
“Pour appuyer et pour faire avancer la lutte contre la violence faite aux femmes et aux filles, il y’a des textes internationaux, régionaux et nationaux qui encadrent toutes actions. Nous avons donc parcouru au cours de cette formation tous ces textes, pour permettre aux participants de savoir que des textes existent et les rassurent en cas de problème et qu’ils puissent les connaître. Nous avons sorti, parmi les textes notamment la déclaration universelle des droits de l’homme, les textes de la Cedeao, le code des personnes et de la famille, le code du travail, la constitution…, les articles qui touchent aux violences faites aux femmes et aux filles, aux violences basées sur le genre. Tous ces textes appuient et prouvent que lorsqu’on parle de violence, ce sont des obligations prises par les États qui veulent vraiment voir améliorées les conditions des femmes.” Mme Adiho Peace, juriste, Experte en Business Administration et en genre.
Mme Adiho Peace, juriste, Experte en Business Administration et en genre.
Pour les participants, notamment des acteurs impliqués dans la gestion des violences basées sur le genre, les avis sont unanimes sur la nécessité de continuer la lutte et de mener des actions convergentes pour parvenir à un résultat escompté.
Mme Kelem Yvette du Plan International Togo estime : ” la thématique vient à point nommé puisque notre institution travaille sur tout ce qui est violence à l’égard des filles, donc ça va être pour nous une opportunité de renforcer davantage la compréhension des communautés dans lesquelles nous travaillons sur cette thématique et aussi d’ouvrir les yeux sur ce secteur puisque les communautés où nous intervenons, il y a aussi des coopératives ou des organisations qui travaillent dans l’exploitation minière.”
Mme Yvette Kelem, Plan Togo
“Les questions liées aux violences aujourd’hui sont des faits réels qui se déroulent aussi dans le secteur minier. La plupart du temps, l’on a l’impression que le secteur minier ne regroupe que des hommes, pourtant il y a beaucoup de femmes qui travaillent également dans ce secteur et qui sont confrontées aux violences sexistes, violences sexuelles, et violences basées sur le genre. Cet atelier est bienvenu pour nous faire prendre conscience de l’effectivité de ces problèmes dans le secteur minier. Nous devons continuer par sensibiliser et apporter les informations nécessaires à la communauté qui doit aussi connaître ces droits et continuer la lutte. C’est avec joie que je participe à cet atelier qui nous ouvre les yeux et nous demande de pouvoir continuer les actions pour parvenir à la réduction de ce fléau” GBENAHIN Léocadie Amivi, Chargée de programme des jeunes et des services juridiques au Groupe de Réflexion et d’Action Femme, Démocratie et Développement (GF2D).
GBENAHIN Léocadie Amivi, Chargée de programme des jeunes et des services juridiques au Groupe de Réflexion et d’Action Femme, Démocratie et Développement (GF2D)
“Il faut dire que les violences faites aux Femmes et Filles dans le secteur minier est une nouvelle thématique dans le secteur, thématique dont on n’en débat pas souvent. Ce qui fait que ce projet est bien apprécié et permet aux gens de prendre conscience de ce fléau qui se développe dans les entreprises mais en silence. Ce projet a cette vertu de pouvoir mettre l’emphase sur ce fait, et pouvoir révéler ce qui se fait pour trouver des solutions pour les minimiser. ” Kossi Nestor Adjehoun, Directeur du Développement et du Contrôle miniers au Ministère chargé de l’Energie et des Mines.
Kossi Nestor Adjehoun, Directeur du Développement et du Contrôle miniers au Ministère chargé de l’Energie et des Mines.
Il s’est agi donc à travers cet atelier, selon Dr Rosine Atafeinam Abalo, de faire appel à tout le monde à faire une introspection, se dire acteur de lutte contre les VBG, et d’être tous engagés contre les VFF en général. L’atelier a permis d’énumérer des actions concrètes qui ont permis à l’élaboration d’un plan d’actions sur le plan national, plan d’action que chaque pays cible devrait proposer en vue d’une action concertée dans l’avenir.
Une caravane de sensibilisation “grand public” a mis fin à cet atelier.