Togo: Droits de l’enfant

 Togo: Droits de l’enfant

Le Centre Kékéli outille les acteurs sur les questions de protection de l’enfant et les issues juvéniles

L’Oeil d’Afrique, le 06/02/2022

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“Une meilleure approche dans la prise en charge des enfants”, c’est l’objectif visé par la formation initiée au Centre Kékéli de Lomé ce 4 février 2022 , formation à laquelle ont pris part divers acteurs intervenant dans le domaine de prévention et protection de l’enfance. Un cadre de formation et d’échange grâce à l’appui technique du Bureau International des Droits de l’Enfant (IBCR) à travers son Projet de Renforcement Intégral des Droits de l’Enfant (PRIDE).

Joël Yélouassi, Coopérant envoyé par le PRIDE de IBCR auprès du Centre Kékéli

Les modules développés par les Consultants du PRIDE de l’IBCR notamment Dr Diarra Ousmane et Joël Yélouassi, sont relatifs à la protection de l’enfant et la justice juvénile, le cadre organisationnel, le droit de l’enfant à l’opinion, et également la protection de l’enfant dans les Médias,… modules dispensés dans les locaux du centre Kékéli, et qui ont donné lieu, de la part des participants, d’intervenir et de nourrir des débats dans le sens des droits de l’enfant, question de permettre une juste mobilisation, une mobilisation plus accrue des capacités institutionnelle et intellectuelle, de parvenir à l’élimination des différentes formes de violation établies en système de prédation de la gente juvénile, prédation telle que vécue un peu partout à travers le monde.

A travers un répertoire, une projection de documentaire illustratif, il a été offert aux participants l’occasion de découvrir entre autres, les formes les plus pernicieuses de violation. D’autres modules ont de même permis de connaître les procédures de dénonciation des ces actes et de prise en charge des enfants victimes, dans la mesure où, on entend par enfant, un être humain dont l’âge n’excède pas la majorité, c’est à dire 18ans. Car “bien qu’en étant des êtres achevés, les mineurs ont besoin de protection pour leur épanouissement” a expliqué le Consultant, avant de montrer les moyens et procédures d’assistance et d’accompagnement des mineurs au cas où ils venaient à être exposés à des situations de violation de droits.

Selon le Docteur Diarra, il existe des procédures et les moyens d’atténuation par des assouplissements en vue d’une justice réparatrice, procédure qui prend en compte les volets non seulement de responsabilité mais aussi de réparation de dommage sans constituer un fardeau de traumatisme psychologique à vie pour la victime.

Dans ce sens, des exemples ont été donnés sur les conséquences infligées à des enfants du fait de l’inaction de son principal interlocuteur, parent ou tuteur, face à des cas de violation de ses droits. Il s’agit par ces exemples de décrire les conséquences du refus de donner droit à la parole à un enfant abusé par un proche ami de son père, lorsqu’il était encore enfant. En effet, selon les faits vécus et relatés, faits qui constituent une jurisprudence, une triste histoire qui fait tâche d’huile: un homme en âge adulte révèle avoir de manière récurrente subi, lorsqu’il était mineur, des abus sexuels. Mais toutes tentatives de sa part, en ce temps, pour confier son désarroi à ses parents, en vue d’une dénonciation, tous recours se sont soldés par un refoulement brutal, sans aucune mesure de parole, ayant été à chaque fois réduit au silence.

Vue partielle des participants

Il ne s’en sortira même étant devenu adulte, pour avoir accepté de porter le secret du viol et ce, avec des traumatismes qu’il porte depuis son enfance. Le comble, son propre père n’a de cesse continuer de l’envoyer en vacance auprès de ce même camarade, et de façon continuelle, ce, malgré les maintes tentatives de dévoiler l’attitude du camarade à son père. Il fut conforté à un violent refoulement et de ce silence imposé, il devient doublement victime.

En somme, cette séance formation, au regard des statistiques de violation de droits de l’enfant, notamment celles enregistrées courant l’année 2021, la formation se présente comme étant une véritable orientation en vue d’une meilleure prise en charge et surtout pour la redéfinition d’autres stratégies de prise en compte par les programmes et politiques nationales de l’Etat, garantissant la promotion de ces droits.

Vue partielle des participants

En effet, la promotion des droits des enfants est en partie une des préoccupations de l’Etat du Togo qui a adhéré des textes internationaux, afin de traduire dans la réalité cette protection. Raison pour laquelle, le Togo trouve dans les activités des ONG, un sens accompagnateur des actions publiques de l’Etat.

Cependant, il existe au vu des divers niveaux de sensibilité individuelle, des poches de résistance à la prise en compte rationnelle des différents textes que le Togo a intégré dans les textes nationaux par sa ratification. Il ya lieu d’agir pour l’atteinte des objectifs.

Parmi ces obstacles énumérés, pèle et mêle lors de la rencontre, on peut citer la prise en compte régulière des droits de l’enfant à des justices qui prennent en compte la procédure d’une justice juvénile.

Précisons que la promotion des droits de l’enfant est une responsabilité collective qui fait appel à l’intervention de l’Etat et de la communauté, sans oublier que l’enfant également se doit de se protéger. A cela s’ajoutent la mise en place et la mise à disposition de moyens pour la réclamation, au cas où les victimes estiment ne pas être entendues. Entre autres moyens, il a été mentionné le recours au Comité International de Droit.

Interview du Dr Diarra sur les questions de protection de l’enfant – YouTube

Pour les participants, cette rencontre d’échange et débat a été une occasion de découverte, d’acquisition de nouvelles connaissances pour certains, et pour d’autres, un rappel.

Notons qu’à ce jour, le Togo dans le cadre de la prise en charge, dispose d’un centre d’accueil des enfants, d’une capacité de 33 places pour l’accompagnement des enfants en conflit avec la loi. Toutefois, des efforts restent à faire à divers niveaux d’intervention. Par exemple, la protection de l’image des enfants victimes de violence ou d’abus dans les Mediaş et également la formation des agents intervenant tout au long du processus de réinsertion sociale des enfants. Préoccupation pour laquelle, la Directrice du centre Kekeli espère des actions de la part de toute bonne volonté.

Expert AYEGNON KOSSI

Journaliste, DP de L’Oeil d’Afrique

L'OEIL D'AFRIQUE

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