Protection du chenal Zébé – Agbanakin contre les effets anthropiques

 Protection du chenal Zébé – Agbanakin contre les effets anthropiques

Une cellule surveillance mise sur pied par les populations riveraines

L’OEIL D’AFRIQUE, le 31 Décembre 2021

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Sous menace de disparition, le chenal de Zébé et Agbanakin dans la région sud Est Maritime du Togo frontalière avec le Bénin, fait l’objet d’une discussion en vue de trouver les meilleurs moyens pour sa surveillance, ceci conformément au cadre des règlements de protection de l’environnement pour sa protection durable.

Il a été constaté une exploitation anarchique des ressources naturelles plantées conduisant à des impacts négatifs sur l’ensemble des berges.

En réflexion pour protéger durablement cet écosystème naturel, les populations trouvent qu’il faut planter certes des arbres, mais surtout ces populations veulent s’assurer que les espèces plantées servent dans le cycle de protection de l’environnement. Pour ce faire elles comptent s’organiser afin de mieux veiller sur la survie des espèces mises en cause, occasion de répondre au souci de protéger et rendre durables les espèces plantées, et dans ce cas, les palétuviers qui constituent des revêtements naturels contre les menaces de l’envasement des berges de la lagune de Zébé à Agbanakin.

Dans ce cadre, les populations des villages riverains (soit 11 villages au total) se sont constituées en une cellule afin de procéder à pouvoir mieux s’organiser à la protection de cet espace vital dont la  préservation est intrinsèquement liée à la survie des ressources halieutiques, de même qu’à la protection du  biotope, d’une part et d’autre part, veiller à ce que les espaces de la berge lagunaire soient à l’abri des arrachages, pour ne  plus servir de bois de chauffe, dans la mesure où les espèces de palétuviers qui servent à la protection de ces berges sont des espèces à fort taux de calorie dans la cuisson..

Le chenal grâce à son écosystème de palétuviers et d’espèces aquatiques participe par absorption de gaz à effet de serre, à la réduction et la mitigation des effets de changement climatique.

Pour rendre effectives les surveillances sur le terrain, la contribution des populations riveraines desdits sites est indispensable, dans la mesure où ce sont elles qui en premier, sont en proximité de ces ressources, ressources dont elles sont également les premiers responsables de la gestion.

Selon Gerard Degbevi, représentant de l’ONG Action Humanitaire Internationale (AHI), on ne peut pas faire la surveillance sans les cellules ou les représentants de chaque village mitoyen du chenal, raison pour laquelle la cellule a été mise en place dans chacun de ses villages, pour enfin de compte constituer une fédération des cellules le long du chenal.

Les membres du bureau exécutif élus et installés ce jour par une Assemblée générale se composent comme suit : Président Amedegnato Semalo (village Agoegan), Secrétaire Agonglovi Komlan (Séko) et Trésorier Lawson Latévi. Il faut dire que cette cellule compte des membres des comités des villages riverains, le long du chenal Zébé – Agbanakin. Le comité ainsi mis sur pied se dénomme Union des Cellules Locale de Surveillance de Gbaga en abrégé (UCLSG).

Le comité mis sur pied le 30 Décembre 2021 à Aneho se dénomme Union des Cellules Locale de Surveillance de Gbaga en abrégé (UCLSG). Voir le Président au milieu

En effet, le cadre mis en place ce 30 décembre 2021 à Aneho, répond plus au besoin de facilitation des différentes activités, en ce qui concerne la protection des espèces. Cette cellule travaillera de concert avec celle du pays voisin de l’autre rive du chenal, notamment le Bénin.  

Retenons que le programme de protection du chenal contre les divers effets anthropiques poursuit également la mission d’aider à freiner la disparation des espèces naturelles. Ainsi, l’exposition de ces palétuviers à l’arrachage sauvage.

Ces élus entendent veiller aux respects des projets par la même occasion des discussions ont planché sur les substitutions et accompagnement à l’endroit des populations afin de faire en sorte qu’elles ne dépendent pas seulement de l’exploitation de chenal évitant que cette situation ne pèse sur les ressources naturelles protégées.

Il est ensuite prévu de séances de renforcement de compétence en techniques de pêche en cage, ainsi que celles de fumage de poissons, de sorte à permettre de participer à une rationalisation de la consommation des bois de chauffe en mettant à disposition des fourneaux améliorés à cet effet.

Pour Walker Maurice, le Directeur Exécutif (AHD) basée au sud-est du Togo (région maritime), cette activité s’inscrit dans le cadre du projet C1 Mangrove PAP BIO financé par l’Union Internationale des Conservateurs de la Nature (UICN) qui a bénéficié d’un fonds au niveau de l’Union Européenne en vue de surveiller les mangroves (au sud est deux espèces : Avicennia et Rhizophora) qui sont en voie de disparition. Et c’est dans cet élan que le Togo et le Bénin (qui constituent le Volta Mono) se sont mis d’accord pour faire ce projet et surveiller le reste des mangroves pour que notre berge soit complètement sous protection.

La mise en place du comité organisée par l’association Action d’Aide Humanitaire pour le Développement (AHD) avec l’assistance l’AHI s’inscrit dans le cadre du programme d’appui au renforcement des capacités de surveillance, de contrôle et d’application des règles dans le paysage Mono Volta.

La coordination entre le Bénin et le Togo, deux pays qui ont en partage les deux rives du chenal objet de la mobilisation, conduira certainement à l’union des deux cellules du Togo et du Bénin pour la protection des berges de GBAGA, une union qui prendra en compte les membres des  comités des villages   afin de mettre en  place, un bureau de  coordination des  activités, et satisfaire aux mesures d’urgence prévues pour éviter la dévastation des prairies naturelles en reconstitution.

Il faut noter que les réchauffements climatiques que connait le monde peuvent être aussi préservés, à travers des initiatives pareilles. Cette rencontre a été l’occasion de sensibiliser sur les cadres réglementaires qui gouvernent les actions climatiques au Togo et également les nouvelles normes d’utilisation des filets de pêche indiqués et les dimensions requises de sorte à laisser libre les petites espèces, les levains…

Il est aussi prévu dans les prochains mois des travaux de dragage du Gbaga dans des profondeurs permettant en somme une meilleure résilience climatique. Les travaux de protection des berges couvrent 50 mètres de chaque cote de rive. La violation de textes interdisant les exploitations et détention des espèces protégées étant sanctionnée.

Précisons que les efforts actuels contribuent à la réduction des gaz à effet de serre dans la mesure où les espèces protégées sont de grand réservoir à carbone et émetteur d’oxygène.

Les mesures de mitigation et de protection qui consistent à équiper les cellules de canaux de surveillance et de drones pour qu’en fait, elles puissent être opérationnelles sur tout le chenal gbaga.

Cette activité qui consiste à faire la promotion de la surveillance participative, est rendue possible grâce au financement de l’Union européenne. Les comités de gestion et les plans de gestion ont été effectivement mis en place.

En définitive, un ensemble d’outils réglementaires issus des accords internationaux auxquels le Togo a ratifié et dont l’adoption est en vigueur au TOGO, méritent d’être appliqués.

La rencontre de ce jour a été marquée d’une visite de terrain guidée par les représentants du Benin et du Togo.

L’OEIL D’AFRIQUE depuis la région sud-est maritime au Togo

L'OEIL D'AFRIQUE

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