Lutte contre le VIH-Sida : des progrès réalisés, mais encore de défis à relever
Promotion de l’entrepreneuriat rural
L’ONG CAP-EJR à Pagouda s’investit dans la motivation de jeunes agriculteurs
L’Oeil d’Afrique, le 24 Juillet 2023
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L’ONG Complexe Agro-Pastoral Écho des Jeunes Ruraux (CAP-EJR) à Asséré (dans le canton de Pagouda) s’investit dans la motivation de jeunes agriculteurs à travers une compétition régionale de la culture attelée. Cette compétition, première du genre, a regroupé à Asséré une trentaine de compétiteurs venus de diverses contrées de part et d’autres du canton de Binah1.
L’idée principale qui soutient l’organisation dudit concours est l’accompagnement stratégique des politiques gouvernementales à la lutte contre la faim. L’approche adoptée par les projets mis en oeuvre dans ces localités à l’endroit des jeunes s’avère être l’initiation à la culture par traction animale, une pratique agricole plus rentable.
Ladite compétition est en quelque sorte, selon les initiateurs, une évaluation des compétences acquises d’une part, et aussi un rappel ou une remise à niveau d’autre part”, estime le Directeur du CAP-EJR, Koudina Tomféi.
Première initiative agricole en son genre dans la localité, ce concours a poussé des jeunes à parcourir des sentiers ruraux du nord Bénin pour atteindre Asséré au nord Togo, afin de “se soumettre à l’exercice de valorisation de compétences, et surtout acquérir de nouvelles connaissances” confie Alassani, un courageux participant qui venu à pied, il faut l’avouer, a arraché la deuxième place, de cette grande rencontre d’envergure régionale ayant regroupé en tout 37 candidatures dont deux candidates qui ont fait concurrence égale avec des hommes, dans ce village dénommé Asséré, situé dans la commune de Binah1, à quelques km de Pagouda.
Débuté aux environs de 9heures du matin, le Concours de Labour attelé organisé par l’ONG CAP-EJR s’est soldé par la sélection de 11 récipiendaires, issus du rang des cultivateurs du nord du Togo et du Bénin qui se sont mis en compétition pour la valorisation de la culture attelée.
En somme, tous les participants ont perçu un prix de consolation, un geste qui démontre la bonne foi des initiateurs à porter assistance technique et/matériel aux jeunes pour la rentabilité de l’entrepreneuriat agricole, lorsqu’on sait que sous d’autres cieux, seuls les trois (03) premiers sont intéressés.
ONG membre fondateur de la faîtière, UONGTO (Union des ONG du Togo), le CAP-EJR se veut un levier important dans la mise en œuvre des politiques publiques s’inscrivant dans la droite ligne des volets 1 et 2 des objectifs de développement durable (ODD), politiques publiques auxquelles le gouvernement togolais a souscrit.
Un concours qui cadre avec la politique gouvernementale en la matière
En effet, la logique de réalisation des différents programmes et projets du gouvernement togolais, entre autres le PASA, le PPAO, le PNIASSAN, le PNPER, la mise en place des agropoles et des ZAAP, a été renforcée par la survenue des successives crises mondiales (COVID 19 et guerre russo-ukrainienne) du fait de leurs multiples conséquences indirectes sur l’équilibre socio-économique des pays d’Afrique. Le Togo n’étant pas du reste, l’on constate une résolution des décideurs à investir davantage non seulement dans la production, mais sur toute la chaîne agricole notamment la transformation sur place, la commercialisation afin de parvenir à réduire au mieux les vulnérabilités.
En lançant le mois du consommer local, ou en incitant les populations à la promotion du “Made In Togo”, les plus hautes autorités encouragent toutes initiatives allant dans le sens, en continuant dans les communautés de base, des projets soutenant l’agriculture et l’élevage… Mais toujours est-il que le besoin reste constant et qu’il faut combler le gap. En cela, on parle de la mécanisation agricole. A côté de cette mécanisation agricole, le labour par traction animale est pratiqué sur des surfaces moyennes et les petits agriculteurs (les plus nombreux) en tirent toujours leurs revenus substantiels.
Il est donc une priorité sectorielle de valoriser les meilleures pratiques de la culture par traction animale. C’est sans doute dans cette perspective que s’est déroulée le samedi 24 juin 2023 à Asséré dans la commune Binah 1, l’une des grandes rencontres pratiques d’échange de savoir-faire et d’évaluation des niveaux de maîtrise de la culture attelée. Les compétiteurs venus chacun avec ses propres boeufs ont oeuvré à labourer avec derrière un binôme de boeuf. Ils ont été évalués et notés par un jury de trois membres dont le président vient de la direction regional de l’agriculture, le rapporteur vient de l’ICAT.
Il faut dire que cette technique qui sous-entend une parfaite communication, sinon communion entre le laboureur et son boeuf, celui-ci ne pouvait en aucun cas user du fouet comme langage… Partant de ce principe, des concurrents se sont vus disqualifiés par le simple fait de fouetter l’attelage. Plusieurs critères ont été ainsi pris en compte par ledit jury qui a surveillé candidat par candidat, dans le labour de ses 7m sur 20m d’espace à labourer, tout en respectant les bonnes pratiques recommandées.
Au terme, la victoire a été arrachée par le sieur Kabrechouko, dont la prouesse dans le manœuvrage des boeufs se passe de commentaire. La deuxième place a été prise d’assaut par le béninois Alassani, tandis que la troisième place valablement arrachée par une jeune fille.
En somme cette compétition parait la bienvenue dans cet univers du monde agricole qui a besoin de motivation et de plus d’attention à l’égard de son personnel. “Dans un monde difficile et sans moyen, j’ai compris qu’il faut aller vers l’emploi, se faire remarquer sur les chantiers de développement, pour espérer pouvoir exister. C’est une expérience acquise dans la durée. Rendons grâce au premier de nos ancêtres qui facilite les choses.. quels que soient les moments” confie le sieur Kabrechouko.
Expert AYEGNON Blaise