Lutte contre les VFF dans le secteur minier

 Lutte contre les VFF dans le secteur minier

AWIMA lance son projet EVEFMinAf

L’Oeil d’Afrique, le 10 Août 2023

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Lancement ce 09 Août 2023 par l’Association of Women in Mining in Africa (AWIMA) du projet “ELIMINATION DE LA VIOLENCE A L’EGARD DES FEMMES ET DES FILLES DANS LE SECTEUR MINIER EN AFRIQUE (EVEFMinAf)” couvrant la période de juillet 2023 à Juin 2024. C’était lors d’une visioconférence qui a regroupé une centaine de participants -femmes et hommes – tous issus du secteur minier en Afrique.

Le projet qui rentre dans la droite ligne avec la lutte contre les violences sexistes, se propose au-delà des actions déjà en cours sur le terrain, d’établir une vue d’ensemble de la situation des Violences faites aux femmes et aux filles (VFF) en Afrique, afin que sur la base d’un état des lieux actualisé, des actions concrètes soient proposées. Pour ce fait, AWIMA propose un plan d’actions détaillé tout au long du projet, des activités énumérées par Dr Abalo Atafeinam, Présidente d’AFEMET, Chef Projet EVEFMinAf et Représentante Afrique de l’Ouest d’AWIMA, dans sa présentation de projet, un programme qui se résume comme suit:

  • collecter en ligne les informations sur les violences faites aux femmes et aux filles dans les pays membres d’AWIMA ;
  • réaliser des études approfondies dans les pays cibles pilotes qui sont le Cameroun, le Madagascar, le Niger, la République Démocratique du Congo et le Togo ;
  • mener des actions de sensibilisation et de partage d’information sur les formes de VFF, les conséquences sociales, émotionnelles et sanitaires et d’apporter des solutions pour contribuer à l’éradication des VFF dans les sites miniers en Afrique.

En effet, les VFF deviennent de jour en jour un frein à l’épanouissement professionnel des femmes. Généralement minimisés sous le poids de la culture patriarcale, ces actes néfastes ont pris de l’ampleur, jusqu’à devenir un fléau qui entrave la matérialisation de l’ODD5 “égalité des sexes”, ce volet dont l’atteinte contribue en grande partie aux ODD1 et 2 (lutte contre la faim et la pauvreté). 

Qu’il s’agisse du viol, du harcèlement sexuel, du mariage forcé, du déni d’opportunité, de la violence psychologique ou émotionnelle, il faut retenir que les risques sont grands et les conséquences graves. Fort de ce constat, d’aucuns choisissent la voix de la sensibilisation et de la mobilisation sociale pour contrer ces actes.

C’est le cas de l’initiative “Féministes en Action” qui entend amplifier la voix des femmes auprès de leurs communautés, des autorités locales et nationales, ainsi qu’au niveau régional et international, par le biais des organisations de femmes œuvrant sur le terrain pour la cause des femmes, les renforcer par des formations et les mettre en réseau.

Ce projet se réalise grâce au soutien financier de Care International, comme l’a précisé Madame OMGBA Balbine Pascaline, Présidente d’AWIMA, dans son mot d’ouverture.

« Quand nous avons eu l’opportunité de soumissionner pour cet appel à projet, nous avons directement choisi la thématique lutte contre les violences basées sur le genre pour plusieurs raisons: la première, c’est que le secteur minier est une opportunité pour le développement en Afrique, et nous savons que la participation des femmes, leur implication, au niveau de l’égalité des genres ne sont pas suffisamment prises en compte conformément à toutes les conventions et les accords internationaux ratifiés par la majorité des pays africains. Cet état de fait entrave particulièrement la satisfaction responsable à l’égard des femmes, que ce soit dans l’exploitation artisanale, dans l’exploitation à petite échelle ou dans les grandes entreprises d’exploitation minière à grande échelle ». 

Le panel d’ouverture était également constitué de Mme Alida KANEZA, Responsable Genre, Violences Basées sur le Genre et des Initiatives Régionales de Care Afrique de l’Ouest et de Monsieur M. Mkhululi N. Ncube, Programme Officer au Centre Africain de Développement Minier (CADM), une Agence de l’Union Africaine en charge de la Vision Minière Africaine. Ces deux partenaires privilégiés de AWIMA après avoir apporté les informations sur leurs organisations respectives et des actions menées en faveur de l’Eradication des violences, ont promis de toujours apporter leur soutien à AWIMA.

On peut également compter parmi les participants à cette visioconférence des représentants des structures étatiques, de l’industrie minière, de l’artisanat minier, des associations nationales membres d’AWIMA, des associations de géologues et des étudiants du secteur minier.Il faut dire que cette visioconférence a connu des travaux de groupes sur “l’Etat des lieux sommaires sur les VFF en Afrique” et un Panel inaugural sous le thème « Violences faites aux femmes et aux filles dans le secteur minier : et si nous étions toutes et tous coupables ? ».

Il sied de préciser que AWIMA est un vaste réseau d’associations nationales des femmes œuvrant dans le secteur minier en Afrique, créé en 2015 et comprenant près de 40 pays membres.

YERIMA Amidatou

L'OEIL D'AFRIQUE

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