Les intellectuels africains à l’épreuve de la modernité

 Les intellectuels africains à l’épreuve de la modernité

Quelle conscience pour une Afrique résiliente?

L’Oeil d’Afrique, le 20 Juillet 2023
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Le nouveau cycle de civilisation montre plus de trois quarts (3/4) de siècle de rendez-vous manqués. Que faut-il en dire?

Cette dislocation des liens ou des relations entre frères, n’aurait pas été au rendez-vous, que l’Afrique aurait été un puissant continent, où les entreprises familiales pourront prospérer dans la durée. Au lieu de celà, les africains sont aujourd’hui rentrés dans la modernité avec un certain individualisme qui n’existe qu’en Afrique.

Sinon, comment expliquer que les pères Bolloré et leurs entreprises continuent de prospérer ? Qu’en est-il des commerces de nos mères les Nana Benz qui se sont effrité à jamais?

Les Libanais, dans la logique de la famille et de son unicité, sont des exemples en matière de construction de la solidarité familiale. La France, quant-elle, sait que ses enfants on besoin d’elle, et elle y travailler à travers le social… Pendant ce temps, en Afrique, que faisons nous?

La réponse, elle est toute simple: nous nous investissons à décapiter entre nous, à exterminer nos mœurs, nos cultures, nos traditions et nos liens fraternels à une telle enseigne que, dans une certaine mesure, que nos propres actes nous éloignent du bonheur… “un seul arbre ne fait pas la forêt” dit-on; une une famille également, sans leadership, est vouée à disparaître. Un leader n’est cependant pas celui qui pense uniquement à ses propres intérêts, comme nous le voyons couramment, et malheureusement, ceux qui ont toujours oeuvré pour l’individualisme meurent aussi dans la même posture, seuls, déprimés et malheureux.

La dynamique des familles

Dans une famille, le rôle parental est bien plus que ce qu’il apparaît dans la construction de l’identité des enfants, les enfants devant être motivés à la hauteur de leurs espérances, avoir une orientation, une bonne orientation, en disposer les moyens et y travailler pour l’atteindre.

Pour cela, la famille est un foyer de production, source d’énergie et mérite d’être coordonnée. Aussi, le rôle de chaque membre détermine-t-il la pérennité de la famille, de la croissance dans l’éternité de la famille. Ainsi, du plaisir d’écouter les plus petits et du devoir de donner la chance au plus faible, de voir la lumière éclairer le visage de tous les autres en face de lui au moment de sa prise de parole, à la joie de retrouver, de se retrouver ensemble devant un plat chaud les soirs après le travail, la famille doit pouvoir être équitable envers tous ses fils. Mais en vain, en Afrique depuis toujours, l’Afrique post-coloniale où les parents venaient bâtir les premières grandes agglomérations modernes, les enfants ne sont toujours pas parvenus à mettre non, plus au champs, mais à l’école, pour acquérir une autonomie… Bien attendu, ils aient été plus pour les parents des graines les plus coûteuses mais les plus sûres au détriment de leurs propres existences, et les parents se sont sacrifiés pour mettre tel ou tel à l’école. Malheureusement au dernier moment, les fruits, s’il en existe, n’ont plus été disponibles pour toute la famille comme les parents en avaient fait la prévision ; leurs Hommes, hier leurs enfants, sont aujourd’hui devenus des citoyens à part entière. Ils ont désormais leurs droits et leurs devoirs. La logique de la famille africaine ne cadre généralement plus avec les nouvelles perceptions de la famille.

Durant un demi-siècle, les intellectuels africains, pour la plupart, continuent de passer à côté de la considération des origines, au point que plusieurs aujourd’hui, en âge de retraite se sont retrouvés face à leurs destins, à vouloir revenir sur leurs pas, alors même qu’ils avaient nié, en un moment, leurs traditions, et par leurs faits, avaient donné des épreuves de souffrances profondes à bon nombre de leurs frères et soeurs, père et mère, qui longtemps ont attendu en vain un retour, ou, aussi peu qu’il puisse paraître, une correspondance, une petite lettre renvoyée par la poste comme cela était d’usage, bien avant l’avènement de Internet, WhatsApp ou les réseaux sociaux.


L’Africain doit repenser ses origines, recentrer la responsabilité de chaque membre et la politique familiale : des parents véritables et les enfants éduqués, en ne laissant personne à l’écart, pour ne pas les pousser à traverser l’océan, en laissant les mines d’or à leur pied, pour qu’ils meurent dans le froid comme pour donner l’impression de la non acceptation de ses conditions. Nous sommes appelés à revoir notre manière d’être à l’égard de nos frères qui pourtant, ont tous donné, d’une manière ou d’une autre, en lavant nos linges, en repassant nos chemises à de moment où nous étions encore ensemble avec nos pères..

Aujourd’hui que rien ne donne l’illusion que ce chemin est celui qui nous libère, nous devons nous mettre ensemble, car autant vous le faites, autant vous vous inscrivez dans cette logique et le retour du Karma est probable…

Expert AYEGNON Blaise

L'OEIL D'AFRIQUE

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