Équitable partage de l’heritage foncier au Togo pour lutter contre la faim

 Équitable partage de l’heritage foncier au Togo pour lutter contre la faim

La population de Gbatopé informée des dispositions du code pénal sur le partage de l’héritage foncier

L’Oeil d’Afrique, le 29/12/22
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“La divulgation des droits de la femme, relative à ses droits d’hériter au même titre que l’homme, résulte du constat selon lequel dans notre préfecture, le Zio en l’occurrence, les hommes n’aiment pas partager avec la femme, l’héritage foncier, brandissant comme argument le poids de la tradition” c’est le message phare de l’honorable Nomagnon Akossiwa Gnonoufia, Député de Zio lors de sa tournée de sensibilisation dans son fief concernant les droits d’accès de la femme à la terre.

Claire Quenum Présidente de l’ONG Floraison


En réalité, renchérit l’honorable, ces arguties sont la cause de l’accentuation de la pauvreté dans nos contrées, puisque devant la charge de la famille, nos mères se confrontent aux difficultés de location des terres cultivables, alors que leurs parents en disposent. Nous sommes là pour faire comprendre à nos frères le bien fondé de l’octroi de la terre à la femme pour renforcer la sécurité alimentaire, et informer nos soeurs, nos mères et filles que la loi leur donne droit d’hériter du patrimoine parental au même titre que l’homme. Cela va de notre intérêt à tous, a-t-elle conclu.
Cette rencontre qui s’est déroulée sur la place de délibération du chef canton de Gbatope a été le moment attendu par les femmes pour délier leurs langues et se plaindre sur le fait qu’elles ne sont même pas consultées en la matière, et remercier les organisateurs de la réunion d’information pour l’initiative.

Le chef canton de Gbatope, pour sa part, Togbui Mawule Kossi Maglo V, a confirmé que ses audiences ne sont meublées que des litiges fonciers, du fait que dans la localité, une sournoiserie entoure la gestion foncière de l’héritage parental, allant jusqu’à l’élimination physique par des pratiques mystiques de celles qui osent revendiquer.


En effet, c’est une réalité dans ces contrées, les femmes n’ont droit ni à la parole, ni de désobéissance en ce qui concerne des décisions prises en conseil de famille sur la disposition à faire de l’héritage de leur père, conseil de famille auquel ne participe aucune femme. C’est donc clair que la problématique foncière dans ces lieux se pose avec acuité.


Pour Mme Claire Quenum, Presidente de l’ONG Floraison qui a également animé les debats et recueilli des doléances, les dispositions de la loi sont claires là-dessus : La fille au même titre que le garçon, naissent libres et égaux en droits. A ce titre, le législateur accorde les mêmes privilèges à l’un comme à l’autre. Le partage de l’heritage foncier doit être équitable entre les progénitures sans distinction de genre ni de sexe, et les chefs traditionnels sont tenus de veiller au respect et à l’application de cette disposition. C’est ce que prévoit le code foncier et domanial adopté en 2018.


En outre, durant la sensibilisation, il a été rappelé aux femmes la nécessité de procéder au mariage civile pour prétendre disposer d’un droit en décès de son conjoint.
Notons que cette activité bénéficie du soutien financier de la Konrad Adenauer Stiftung.

Yerima Amidatou

L'OEIL D'AFRIQUE

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