Coup d’État et dissolution du GMP
L’application de la norme Itie dans les Etats de l’AES, pour renforcer la sécurité des ressources minières
L’OEIL D’AFRIQUE, le 27 Mai 2024
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L’exploitation des ressources minières dont disposent les pays exige l’implication des populations dans sa gestion transparente afin de garantir une certaine clarté dans l’utilisation des revenues issues de l’exploitation de ces ressources.
Comme bien d’autres pays, le Niger, le Mali et le Burkina se consacrent à ce principe. Plus encore, ces pays sont membres de l’Initiative pour la Transparence dans les Industries Extractives (ITIE), une adhésion qui participe à renforcer la gouvernance minière et à contribuer à une bonne valorisation des ressources minières.
Cependant, depuis la crise politique liée au terrorisme, ces Etats montrent bien qu’il leur faut plus de moyens pour la stabilité. Une préoccupation première qui évidemment peut-être renforcée par la mise en œuvre pleine et entière des normes de l’ITIE, dans la mesure où les populations informées sur la gestion de leurs ressources sont mieux enclines à y veiller.
Vos journaux La Dépêche du Bénin et L’OEIL D’AFRIQUE du Togo, soucieux de ce que ce volet de la gouvernance peut mieux participer au renforcement de l’expédition contre le terrorisme, viennent par ce canal, attirer l’attention des autorités de l’AES, à la mise en œuvre des normes de l’Initiative pour la Transparence dans les Industries Extractives.
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Coup d’État et dissolution du GMP
Le 26 juillet 2023, un coup d’État militaire a bouleversé le processus de Validation. La dissolution du Groupe Multi-Parties prenantes (GMP), essentiel pour la consultation et l’évaluation, a interrompu le processus en cours. L’absence de commentaires du GMP a rendu l’évaluation initiale obsolète, compliquant la poursuite de l’évaluation formelle de la transparence.
https://www.anp.ne/article/niger-ceremonie-officielle-de-lancement-de-la-mise-en-production-du-petrole-brut-phase-ii-d
Décision de surveillance accrue
Le 29 février 2024, l’ITIE a décidé de maintenir le Niger sous vigilance accrue jusqu’en mars 2025. Cette décision reflète les risques accrus dus à l’instabilité politique et la nécessité de surveiller de près la situation avant de reprendre une évaluation complète.
Implications de la décision
Impact sur la transparence et la Gouvernance
La fermeture de la Validation et la mise sous surveillance accrue signifient une pause dans l’évaluation formelle de la transparence au Niger. Cette décision pourrait avoir un impact négatif sur la perception et la pratique de la gouvernance transparente, diminuant la confiance des parties prenantes locales et internationales dans les engagements de transparence du Niger.
Réponse aux instabilités politiques
L’ITIE adapte ses politiques en fonction des instabilités politiques. En reconsidérant la date de la prochaine Validation ou en menant une évaluation ciblée, l’ITIE montre sa capacité à s’ajuster aux contextes nationaux complexes. Cependant, cette flexibilité pose aussi la question de l’efficacité des mécanismes de l’ITIE en temps de crise.
Engagement continu malgré l’instabilité
En maintenant le Niger sous vigilance, l’ITIE ne rompt pas complètement les liens, laissant la porte ouverte à un réengagement une fois la stabilité retrouvée. Le rôle du Comité de Mise en œuvre sera crucial pour recommander les prochaines étapes, y compris des ajustements basés sur la Norme ITIE 2023.
Conclusion et perspectives
La décision de clore la Validation du Niger tout en le maintenant sous surveillance accrue illustre les défis des initiatives de transparence dans des contextes politiquement instables. Elle met en évidence la nécessité d’adaptabilité des standards internationaux aux réalités nationales mouvantes.
Pour le Niger
Cette décision souligne l’importance de retrouver une stabilité politique pour reprendre la voie de la transparence et de la bonne gouvernance. Une gouvernance transparente est cruciale pour assurer la gestion efficace des ressources minières et restaurer la confiance des parties prenantes.
Pour l’ITIE
La situation au Niger souligne la complexité de maintenir les principes de transparence et de responsabilité dans des environnements volatiles. L’ITIE doit continuer à soutenir les objectifs de transparence dans les industries extractives tout en s’adaptant aux défis posés par l’instabilité politique.
Nécessité de la transparence
La gestion transparente des ressources minières au Burkina Faso, au Mali et surtout au Niger est cruciale. La récente agitation autour du pétrole nigérien et la décision de l’ITIE montrent que, malgré les défis politiques, la transparence reste essentielle pour une gouvernance saine. Elle est indispensable pour restaurer la confiance des parties prenantes locales et internationales et assurer un développement durable des pays de l’AES.
Un article collaboratif de Joseph Perzo ANAGO (LA DÉPÊCHE Bénin) et Kossi Blaise AYEGNON (L’OEIL D’AFRIQUE Togo)