Art et culture: Le projet “Héritages Visuels” lancé ce mardi à l’Institut Français de Lomé

L’Oeil d’Afrique, le 25 Avril 2023

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Partant du postulat selon lequel, les cultures portent un ensemble de valeurs essentielles qui méritent d’être reconnues et portées afin qu’elles ne disparaissent, mieux les vulgariser pour qu’elles puissent servir à l’humanité, ce, dans l’espace et dans le temps. Cette démarche n’est possible que dans une approche d’étude d’ensemble, respectant l’identité propre des communautés, une identité que ces communautés peuvent avoir en particulier ou en partage… des liens possibles qui permettent de montrer les valeurs communes et de faciliter un retour sur soi, se faisant une découverte de l’autre qui conduit à la tolérance identitaire, mieux à la réduction des extrémismes auxquels nous assistons dans le rejet de l’autre ou dans l’acceptation parfois presque naïve de l’inconnu, au risque de se méprendre …
Cette approche de la recherche identitaire fait ce jour, l’objet d’une résidence culturelle au Togo, une résidence qui regroupe des artistes de nationalité béninoise et togolaise, dans le cadre du projet artistique collectif dénommé “Héritages Visuels”.

Projet soutenu par le programme “Togo Créatif de l’Union Européenne”, Héritages Visuels a été présenté ce 25 avril 2023 à l’Institut Français de Lomé dans l’objectif de faciliter sa compréhension à la presse. A cet effet, nombre d’artistes plasticiens du Togo et du Benin, réunis au sein du “Collectif des Artistes”, dans le cadre du projet studio créatif, seront en résidence artistique à Lomé. Ce projet de l’Union Européenne pour qui l’ensemble de la chaine des valeurs dans la création artistique, de la formation à la création, et la diffusion de contenu, le projet “Art créatif” présenté par Stéphanie SOLEANSKY, cheffe de projet Togo créatif avait été lancé courant mois de Janvier 2023. Sur 80 postulants, 30 ont été retenus dont 3 projets en Arts plastiques actuellement en étape de création. La diversité de projets en étape de création et de production par les artistes AVHEC, DATE KODJO AMOUZOU, KOBLAN, SANDA AMADOU ET MIDY, des artistes qui travaillent depuis le 15 mars dernier, et ce, jusqu’au 29 avril 2023 à Lomé, non seulement en symbiose mais aussi en partage de connaissances aidant à construire de possible chevauchement, et/ou la rencontre des idées créatives sur des ouvrages bien différents ou encore complémentaires. Bien attendu qu’il y a des difficultés pour la mise en place d’un cadre consensuel approprié à de telles activités.

Aux dires des acteurs, très vite, l’acclimatation s’est faite de manière enrichissante pour l’objectif d’une telle rencontre, faire d’un microcosme un cadre qui facilite déjà le dialogue entre les hommes de culture face à une thématique si dense au point de paraître aussi insaisissable à première vue, et se dire qu’il sied de se retrouver parfois dans ce cadre d’isolement pour mieux parvenir à structurer sa pensée.

Pour l’un des artistes dont les traits peulhs sont à peine voilés : la densité de la matière à cerner est si abondante que face à cette impuissance, l’artiste paraît une grenouille qui, malgré l’étendue d’eau dans laquelle elle se trouve, continue à s’ignorer et crier à la soif.. C’est ce qui donne toute son l’importance à cette résidence qui porte la dénomination “la Maison Rose” située à Adjidogome. Une adresse sur laquelle le public est appelé à faire le déplacement pour avoir la primeur de ces oeuvres.

Il faut dire que dans le contexte actuel, la rencontre des hommes de culture, telle que prévue, paraît en quelque sorte une aubaine pour faire taire les formes de rejet ou encore les formes d’assimilation inappropriées et confligènes.

La rencontre de ce matin a été donc un moment de partage d’information sur ce projet énorme relatif à l’héritage des mémoires communes, sujet que les artistes vont transposer sur de supports matériels, de par leurs diverses sensibilités, à travers différentes approches et regards d’angle, sur des informations de valeurs intrinsèques à la culture nègre, de la côte des esclaves située dans le Golfe de Guinée, territoire historique du royaume du Dahomey.

Une occasion de récit de faits sur notre être, objet de la conférence de presse tenue au coeur de ce foyer culturel que représente l’Institut Français de Lomé, ce cadre si bien transcentale des cultures entre les peuples ayant adopté la langue française en partage, qui puisent dans leurs différences des valeurs enrichissantes pour mettre en relief leur patrimoine historique commun.

En rappel, le Togo et le Bénin principalement et les territoires voisins ont en partage le territoire historique du rayonnant royaume d’Abomey. Peut-être, la matrice de soubassement de cette univers, duquel s’inspireraient forcément et naturellement ces artistes dont la généalogie des peuples continue d’être leur héritage, héritage ravivé par ce projet dont le nom ravive les mémoires du passé, projet qui veut être le reflet des Arts anciens dont les mémoires ne sont jamais éteintes…un leg entre autres qui nous rappelle la restitution des oeuvres de Dahomey par la France.. et par la même occasion cette France vient en appui à la réminiscence. Ne dit-on pas qu’un peuple sans histoire est un peuple sans âme ?
Et c’est de façon favorable que les hommes et femmes des médias ont accueilli la démarche et débattu de sa pertinence, la pertinence de cet ouvrage collectif dont le vernissage ou encore la restitution est annoncée pour le 3 Mai prochain.

Expert AYEGNON T. Kossi Blaise